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OenoPhil

31 mai 2007

Albert SELTZ

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le SELTZ ...
Sans jamais oser le demander.


Bouchon1


Irréductible et irrésistible comme ses Sylvaner, Albert Seltz est un vigneron qui revendique haut et fort sa différence. Mais c’est avant tout un personnage sentimental et attachant qui cache parfois sous des dehors rugueux et provocateurs, une grande sensibilité.

En 1980, alors qu’à 19 ans il vient de reprendre les

10 hectares

du Domaine familial, il en arrache 3 pour supprimer tous les clones présents. Ses banquiers s’inquiètent pour sa santé mentale, mais Albert reste déterminé. Il ne souhaite pas traîner ce qu’i considère comme un boulet et préfère partir sur des bases solides.

Un matériel végétal issu de sélections massales lui parait indispensable à une bonne adéquation entre terroir, porte greffe et cépage. Mais encore une fois il surprend par le choix des replants ; principalement du Sylvaner et de l’Auxerrois.

L’exemple de Marc Kreidenweiss l’incite à magnifier l’Auxerrois, un cépage incompris et décrié, dont le caractère introverti correspond parfaitement à sa nature profonde. Résolu et déterminé son combat pour la défense du Sylvaner le conduira jusque devant les tribunaux.

Pas moins de 5 références d’Auxerrois sont actuellement à la vente, sans compter les millésimes plus anciens dont certains sont encore disponibles.

Du Pinot Blanc 2005, 100% Auxerrois, au nez floral et frais accompagné de fines notes vanillées avec une structure imposante vendu seulement 4,40 € à l’Auxerrois Kritt 2002 (11,20 €), un vin de discussion, passerillé, à l’élégance féminine et racée, sans oublier l’Auxerrois Sélection 2005 (11,20 €), issu de

la Hardt

de Mittelbergheim avec un potentiel de vendange tardive. Sec et puissant, Albert le voit comme un vin d’asperges quand d’ici 3 ans la pointe alcooleuse aura laissé la place aux arômes de noisette qui commencent à poindre.

L’Auxerrois Kritt Sélection

2005 a

été récolté avec un potentiel de plus de 22° d’alcool. Avec son nez marqué par le botrytis et la pâte de coing c’est encore un bébé qui ne demande qu’à grandir. Il est cependant déjà remarquablement bien en place et donnerait  volontiers la réplique à un foie gras poêle au vinaigre balsamique.

Dans un registre différent, l’Auxerrois

La Clochette

du Fou 2002
(14,70 €), élevage en barrique, Albert l’appelle « mon Puligny ». Goûtez, vous comprendrez pourquoi…

Albert_seltz_photo


Le vigneron travaille dans un style viril qui conjugue avec brio la puissance et l’élégance racée. Parfois ingrats dans leurs jeunesses, beaucoup de ses vins ont besoin de quelques années pour gagner en plénitude et dominer les excès des chaleurs adolescentes. Ces vins sont construits pour la garde.

La preuve par l’exemple avec un voyage au bout du Sylvaner en 15 vins.

L’actuelle cuvée Sono Contento, issue du Grand Cru Zotzenberg, était commercialisée de sa création en 1989 jusqu’en 1999 sous l’appellation Sylvaner Vieilles Vignes Zotzenberg. C’est elle qui déclencha les ires de l’INAO et conduisit Albert devant les tribunaux. Il était en effet interdit de revendiquer un terroir classé en Grand Cru pour ce cépage..

Nullement déterminé à se laisser faire compte tenu de l’antériorité historique du Sylvaner  sur le Zotzenberg, notre Dom Quichotte partit en croisade judiciaire. Débouté mais dispensé de peine, il fit percer dans son Domaine, en mémoire de cet épisode, une fenêtre de style Renaissance. Elle porte sur sa voûte la mention « Sono Contento 11 février 2000 », référence à Leonard de Vinci disant sa satisfaction après avoir achevé une toile, la date étant celle du délibéré du procès.


Le Sylvaner Vieilles Vignes Zotzenberg 1994, rebaptisé Sono Contento possède une matière étonnante de vivacité. Son acidité est pimpante, son amertume désaltérante et son bouquet complexe avec des notes d’herbes aromatiques de sauge et de réglisse. Toujours dans une prime jeunesse.

Le 1995 (14,70 €) s’exprime par la qualité de sa minéralité et son acidité parfaite de droiture et de gourmandise.

Un nez puissant et envoûtant de truffe caractérise le millésime 1996 (14,70 €). Sa bouche possède un profil très proche du 1994 bien soutenue une finale puissante et grasse d’une respectable longueur. Pas d’arômes outranciers, la puissance est contenue, c’est la force tranquille.

Toujours la truffe, mais plus discrète et accompagnée de réglisse pour le millésime 1997 (14,70 €). Le vin est tendu, jeune, la finale un peu chaude. L’aération lui permet de mieux s’exprimer. Trop jeune encore !

Le 98 (14,70 €)  est encore sur le fruit. Nez de poire Williams et de compote chaude, la bouche dans un registre identique avec un gras annonciateur d’un beau millésime.

Trop récents les millésimes 2003 et 2004 (10,20 €) ne possèdent pas encore l’équilibre de leurs aînés, mais leur potentiel aromatique marqué par un profil épicé ne demande qu’à se manifester.

Sono Contento constitue la cuvée de référence, mais il faut d’autres espaces à Albert pour déclamer son ode au Sylvaner.

Sylvaner Barbe Noire 2002, incursion d’un pirate sur fond de surmaturité et de botrytis. Sec cependant avec une bouche bien construite sur des arômes de fruits à noyaux. Parfait en accompagnement de gibier à plume.

Le Sylvaner Zotzenberg 2005 est le premier millésime à pouvoir porter la mention Grand Cru. Le combat juridique ne fut donc pas vain. S’il est déjà à la vente, en raison d’une demande pressante, Albert préfère prévenir les acheteurs, cette bombe n’est pas à sortir avant au moins 5 ans.

Pour patienter, la cuvée de Sylvaner de

La Colline

aux Poiriers 1998
(20,40 €) offre un ensemble suave, ample et parfaitement fondu. Son potentiel de vendange tardive est marqué par le passerillage et le botrytis. Le 2001 de la même cuvée (17,70 € les 500 ml) devra aussi patienter, mais ce millésime de grande qualité nécessite un peu d’abnégation.

Sylvaner El Diablo 2000 (38,40 € les 500 ml), le diable brûle sur le bûcher de l’incohérence alsacienne, SGN actuellement portée par le sucre, là encore de la patience. Barbe Noire barrique 2002, oxydatif aux arômes de torréfaction et de moka, sec avec une acidité précise et tranchante.

Sylvaner Mon Ecole Buissonnière 2000, l’élevage en barrique affine les arômes et apporte à cette SGN une complexité surprenante.

Pour terminer, Sylvaner Oh Brian barrique 2003, tiré du contenant où il poursuit son élevage sans soufre, il est encore trop tôt pour le présenter.

Etiquette_Zotz

Nulle part ailleurs il n’est possible de trouver autant de cuvées dédiées à ce cépage. A ce titre et compte tenu de l’antériorité de son travail, Albert Seltz fait figure de précurseur.

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31 mai 2007

André Ostertag et la biodynamie

Avant et après la biodynamie

Sympatique dégustation au Domaine Ostertag autour d'André et de son équipe qui reçoivent ce soir  là un auditoire attentif de vignerons alsaciens. L'objectif de la rencontre étant de tenter de déterminer l'apport de la biodynamie dans les vins.

andr_ostertag240507

André a repris en 1980 le Domaine créé en 1966 par son père. Immédiatement, il a imposé sa vision de la viticulture en supprimant l'enploi de produits résiduaires dès 1982 et en s'orientant vers une viticulture biologique. Sur les conseils de François Bouchet, il s'est ensuite tourné vers la biodynamie qu'il a expérimenté par étapes avant de la mettre en place sur l'ensemble du Domaine en 1998. Actuellement le Domaine compte 14 hectares certifiés Ecocert en Bio.


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